Les Changements Thérapeutiques de Modes de Vie
Publié avec l’autorisation du Dr. Roger Walsh.
Le chercheur, Dr. Roger Walsh (Ph.D.DHL.) est diplômé en psychologie, physiologie, neuroscience, et en médecine. Sa recherche couvre plusieurs domaines tels que : la nature de la santé et du bien être psychologique, la méditation et les pratiques contemplatives … Il étudie comment être heureux et en bonne santé. R.Walsh à écrit un article dans « American Psychology » (Oct 2011). L’article intitulé « Lifestyle and Mental Health », « Mode de Vie et Santé Mentale », souligne huit facteurs majeurs de modes de vie qui sont terriblement sous-estimés dans le domaine de la santé mentale. Et ceci, malgré les preuves accablantes de leurs bénéfices au niveau psychologique (physique et social). http://www.apa.org/pubs/journals/releases/amp-66-7-579.pdf
Ils nous parle des «Therapeutic Lifestyle Changes (TLCs) », « Les Changements Thérapeutiques de Modes de Vie » : « Une recherche considérable et des preuves cliniques soutiennent les 8 TLCs suivant :
- L’exercice
- La nutrition et le régime alimentaire
- Le temps dans la nature
- Les relations
- Le temps récréatif
- La relaxation et la gestion de stress
- Une implication spirituelle
- Une contribution dans le service aux autres »
Voici d’abord la traduction du résumé de l’article : « Lifestyle and Mental Health », « Mode de vie et Santé Mentale », puis des passages importants, détaillant les résultats des recherches scientifiques sur chacun des changements thérapeutiques de modes de vie énoncés ici et leurs effets sur la santé.
Résumé de l’article
Les professionnels de santé ont sous-estimé de manière significative l’importance des facteurs de modes de vie (a) en tant que contributeurs à, et en traitement pour de nombreuses psychopathologies, (b) pour favoriser le bien être individuel et social, et (c) pour préserver et optimiser la fonction cognitive. En conséquence, les changements thérapeutiques de modes de vie (TLCs) sont sous – utilisées malgré les preuves considérables de leur efficacité sur les populations normales et comportant un déséquilibre. Les TLCs sont parfois aussi efficaces qu’une psychothérapie ou qu’un traitement allopathique et peuvent offrir des avantages thérapeutiques significatifs. Les changements thérapeutiques de mode de vie majeurs englobent l’exercice physique, la nutrition et les régimes spécifiques, du temps dans la nature, les relations, prendre du bon temps (récréatif), la relaxation et la gestion de stress, un lien avec la spiritualité, et le service aux autres. Cet article passe en revue la recherche sur leurs effets et efficacité ; les principes, avantages, et défis impliqués dans leur mise en oeuvre, et les forces (économiques, institutionnelles, et professionnelles) qui entravent leur utilisation. Autant que possible, les recommandations thérapeutiques sont distillées en des principes faciles à communiquer, car une telle aisance de communication influence fortement les thérapeutes à les recommander et si les patients les adoptent. Enfin, l’article explore les nombreuses implications des modes de vie contemporains et les TLCs (changement thérapeutiques de modes de vie) pour les individus, la société, et les professionnels de santé. Au 21ième siècle, les modes de vie thérapeutiques pourraient requérir d’être un point central de santé mentale, santé médicale et de santé publique.
Une plus grande conscience de ces facteurs de modes de vie offre des avantages majeures. Une littérature grandissante révèlent les avantages de ces huit modes de vie majeurs, et leurs effets. Dans nos sociétés modernes, les maladies causant le plus de mortalité et morbidité telles que les maladies cardiovasculaires, l’obésité, le diabète et le cancer, sont maintenant fortement déterminées par le mode de vie. Des différences dans seulement quatre de ces modes de vie – fumer, l’activité physique, la consommation d’alcool, et l’alimentation – exercent un impact majeur sur la mortalité, et « même de petites différences dans le mode de vie peut faire une différence majeure dans le statu de santé ». (Khaw et al., 2008, p.376).
Les changements thérapeutiques de modes de vie (TLCs) peuvent être puissants. Ils peuvent améliorer les cancers de la prostate, inverser l’artériosclérose, et être aussi efficaces que la psychothérapie ou le traitement par médicament pour certains troubles de dépression (Frattaroli et al., 2008 ; Piscchke, Scherwitz, Weidner & Ornish, 2008 ; Sidhu, Vandana, & Balon, 2009). De manière conséquente, il y a une conscience grandissante sur le fait que la médecine contemporaine doit mettre l’attention sur les changements de modes de vie dans le cadre d’une prévention de base, en adjuvent et pour renforcer les capacités personnelles des patients en les responsabilisant face à leur propre santé. (…)
En fait, le besoin pour les traitements par changements de modes de vie (TLCs) est exponentiel, parce que les comportements non sains tels que l’excès de nourriture et un manque d’exercice augmentent à un tel point, que l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé, 2008, para.1) avertit qu’ «une escalade épidémique de surpoids et d’obésité-« globésité » – est en train de prendre place dans de nombreuses parties du monde » et cela induit des couts médicaux, psychologiques, sociaux économiques énormes.
Les Avantages des Changements Thérapeutiques de Modes de Vie
Les changements d’habitudes de vie peuvent offrir des avantages thérapeutiques pour les patients, les thérapeutes, et les sociétés. Tout d’abord, les TLCs peuvent être à la fois efficaces et peu onéreux, et certains – tels que l’exercice pour la dépression et l’utilisation d’huile de poissons pour prévenir les psychoses chez les jeunes à risque – pourraient être aussi efficaces qu’un traitement allopathique ou une psychothérapie (Amminger et al., 2010; Dowd, Vickers, & Krahn, 2004; Sidhu et al., 2009). (…)
Les TLCs ont peu de côtés négatifs. Contrairement à la psychothérapie et au traitement médicamenteux, ils sont libres de stigmates et peuvent même conférer des bénéfices sociaux. (Borgonovi, 2009). De plus, ils ont moins d’effets secondaires et de complications que les médicaments (Amminger et al., 2010).
Les TLCs offrent des bénéfices secondaires significatifs aux patients, tels que une amélioration de la santé physique, de l’estime de soi, et de la qualité de vie (Deslandes et al., 2009). De surcroît, certains TLCs -comme par exemple, l’exercice, le régime alimentaire, et la méditation – pourraient aussi être neuro-protecteurs et réduire le risque ultérieur de pertes cognitives du au vieillissement et correspondant à la dégénérescence neuronale (Hamer & Chida, 2009; Pagnoni & Cekic, 2007; Raji et al., 2010). Beaucoup de TLCs – tels que la méditation, la relaxation, l’activité récréative, et le temps dans la nature – sont appréciables et pourraient donc devenir des habitudes saines et auto-suffisantes (Didonna, 2009).
Beaucoup de TLCs réduisent non seulement les affections psychologiques mais peuvent aussi améliorer la santé et le bienêtre. Par exemple, la méditation peut être thérapeutique pour de nombreux désordres psychologiques et psychosomatiques (Chiesa, 2009 ; Didonna, 2009 ; Shapiro & Carlson, 2009). Mais ils peuvent aussi améliorer le bienêtre psychologique et la maturité chez les personnes équilibrées et peuvent être utilisés pour cultiver des qualités qui sont particulièrement recherchées par les cliniciens, telles que le calme, l’empathie, la valorisation et l’épanouissement de la personnalité (Shapiro & Carlson, 2009 ; Walsh, 2011 ; Walsh & Shapiro, 2006). (…)
Il y a déjà des preuves que les thérapeutes ayant eux-mêmes un mode de vie plus sain sont plus susceptibles de suggérer des changements de mode de vie à leurs patients (McEntee & Halgin, 1996). (…)
Pour les sociétés, les TLCs pourraient offrir des avantages pour la communauté et des avantages économiques significatifs. Les bénéfices économiques peuvent participer à réduire les coûts de désordres liés au mode de vie tels que l’obésité, qui à elle seule représente un coût de plus de 100 milliards de dollars par an pour les Etats Unis (OMS, 2008) (…)
Alors quels changements de mode de vie méritent d’être examinés ? Une recherche considérable et des preuves cliniques soutiennent les huit TLCs suivant : l’exercice, la nutrition et le régime alimentaire, le temps dans la nature, les relations, le temps récréatif, la relaxation et la gestion de stress, une implication spirituelle, et une contribution dans le service aux autres.
L’Exercice
L’exercice offre des bénéfices qui s’étendent sur de multiples systèmes métaboliques. Il réduit le risque de multiple troubles dont le cancer, et est thérapeutique pour des troubles physiques allant des maladies cardiovasculaires au diabéte, et au cancer de la prostate (Khaw et al., 2008 ;Ornish et al., 2008). L’exercice est aussi comme le conclu la Harvard Mental Health Letter (« Therapeutic Effects », 2000, p.5) : « un traitement sain, peu onéreux, et pas suffisamment employé dans une variété de désordres psychiatriques. »
Comme pour les effets physiques, l’exercice offre aussi bien des bénéfices préventifs que des bénéfices thérapeutiques psychologiques antidépresseurs. En termes de prévention, des études à la fois transversales et prospectives montrent que l’exercice peut réduire le risque de dépression aussi bien que de dégénérescence neuronale telles que le déclin cognitif lié au vieillissement, la maladie d’Alzheimer, et Parkinson (Hamer & Chida, 2009 ; Sui et al., 2009). En termes de bénéfices thérapeutiques, les troubles sensibles (qui répondent favorablement à l’exercice sous forme de traitement) comprennent la dépression, l’anxiété, et les désordres liés à la nourriture et aux addictions. L’exercice réduite également la douleur chronique, le déclin cognitif lié au vieillissement, la sévérité de la maladie d’Alzheimer de 45% (Hamer & Chida, 2009) et certains symptômes de la schizophrénie (Colcombe & Kramer, 2003 ; Delay, 2002 ; Deslandes et al., 2009 ; Stathopoulou, Powers, Berry, Smits, & Otto, 2006). (…)
Les facteurs physiologiques, psychologiques et neuronaux contribuant à ces bénéfices antidépresseurs incluent des changements dans le métabolisme de la sérotonine, une amélioration du sommeil, ainsi que le largage d’endorphines (Deslandes et al., 2009 ; Stathopoulou et al., 2006). Les facteurs psychologiques incluent une amélioration de son efficacité personnelle et de l’estime de soi, l’interruption de pensées ruminantes (Dowd et al., 2004), et sans doute la baisse des tensions musculaires psychosomatiques chroniques s’exprimant lors de conflits émotionnels (Smith, 2000).
Les facteurs neuronaux sont tout spécialement intrigants. L’exercice accroit le volume du cerveau (matière grise et matière blanche), de la vascularisation, du flux sanguin, et des mesures fonctionnelles (Erickson &Kramer, 2009 ; Hamer & Chida, 2009). Des études sur des animaux suggèrent que les changements induits par l’exercice dans l’hippocampe incluent l’augmentation de la neurogenèse, de la synaptogenèse, la préservation neuronale, les connections interneuronales, et le facteur neurotrophique (relatif à la nutrition et au développement des tissus neuronaux) dérivé du cerveau (BDNF), le même facteur neurotrophique que les antidépresseur régulent à la hausse (Cotman & Berchtold, 2002).
Compte tenu de ces effets neuronaux, il n’est pas surprenant que l’exercice puisse aussi conférer des bénéfices cognitifs significatifs. Ceux-ci comprennent l’amélioration des performances académiques chez les jeunes, à aider la rémission d’accidents vasculaires cérébraux, la réduction de la perte de mémoire du au vieillissement et le risque de démence avec et sans Alzheimer (Hamer & Chida, 2009 ; Quaney et al., 2009). Les améliorations s’étendent sur plusieurs types de fonctions psychologiques, allant de la vitesse du traitement des informations aux fonctions exécutives. Les fonctions exécutives telles que la coordination et la planification en bénéficient particulièrement (Colcombe & Kramer, 2003 ; Erikson @ Kramer, 2009). (…)
Les effets se révélant après combien de temps d’effort ?
Enfin des méta-analyses révèlent des éléments spécifiques qui bénéficient les fonctions cognitives. Des programmes relativement courts de un à trois mois offrent des bénéfices significatifs et cela s’améliore encore après des périodes de plus de trois mois. Les effets cognitifs semblent se révéler avec des durées de l’effort après trente minutes. Les effets physiques se voient pour toute durée d’exercice. Les bénéfices cognitifs sont améliorés par des activités plutôt intenses et qui combinent l’entrainement de force avec des mouvements d’aérobic. Heureusement, même de courtes périodes de conseil peuvent motiver les patients à faire de l’exercice (Long et al., 1996) et les risques sont minimes. (…) Cependant, malgré les nombreux bénéfices mentaux et médicaux qu’offre l’exercice, seulement 10% de professionnels de santé mentale le recommande. Ces 10% sont en général des personnes qui pratiquent une activité physique eux-mêmes (McEntee & Halgin, 1996).
Nutrition et alimentation
Il y a maintenant des preuves considérables de l’importance de la nutrition pour la santé mentale, et une révision de plus de 160 études suggèrent que les facteurs liés à l’alimentation sont si importants que la santé mentale de pays entiers pourrait y être directement liée (Gomez-Pinilla, 2008). Compte tenu de l’ampleur de la littérature sur ce sujet, il est facile de se sentir dépassé. C’est pourquoi la section suivante révise cette littérature complexe mais distille aussi les principes facilement communicables, car une telle aisance de communicabilité influence fortement si les thérapeutes les recommandent et si les patients adoptent de tels traitements (Duncan, Miller, Wampold, & Hubble, 2009). Deux composantes majeures doivent être considérées : la sélection de l’alimentation et les suppléments.
La sélection de l’alimentation
- Consiste principalement en fruits et légumes multicolores (un régime « arc en ciel »).
- Contient du poisson (un régime « pesco-végétarien ») : la préférence devra être donnée aux poissons de mer froides profondes (saumon), qui sont riches en huiles de poissons bénéfiques Omégas-3. On évitera les quatre espèces avec les taux les plus élevés en mercure (requin, espadon, maquereau royal, tile) (Oken et al., 2008).
- La réduction d’un excès de calories : pour les sociétés confrontant l’épidémie de « globésité », réduire l’excès calorique bénéficie à la fois à l’économique et à la santé publique (Delpeuch, Marie, Monnier, & Holdsworth, 2009). Pour les individus, réduire l’excès de calorie offre des bénéfices à la fois médicaux et neuroprotecteurs (Prolla & Mattson, 2001). (…) Heureusement les régimes « pesco-végétarien » sont faibles en calories.
De nombreuses études sur les humains et les animaux suggèrent que les régimes « pesco-végétariens » pourraient prévenir ou améliorer les psychopathologies tout au long de la vie (Gomez-Pinilla, 2008 ; Willis, Shukitt-Hale, & Joseph, 2009). (…)
D’une importance majeur pour la santé publique, de récentes découvertes attribuables à des facteurs d’épigénétique : « les effets de l’alimentation sur la santé mentale peuvent être transmis à travers les générations » (Gomez-Pinilla, 2008 p. 575).
Les suppléments
Toujours plus de preuves suggèrent que les compléments alimentaires offrent des bénéfices prophylactiques (mesures pour prévenir une maladie) et thérapeutiques précieux pour la santé mentale. La recherche est particulièrement axée sur la vitamine D, l’acide folique (vitamine B9), la SAMe (S-adénosyl-méthionine), et surtout, l’huile de poisson (Sarris, Schoendorfer, & Kavanagh, 2009).
Les huiles de poissons sont spécialement importantes pour la santé mentale. Ils apportent les acides gras essentiels omégas 3, surtout l’ EPA (acide eicosapentaenoique) et la DHA (acide docosahexaenoique), qui sont essentiels pour la fonction neuronale. Systématiquement, les omégas 3 sont anti-inflammatoires, contrent les effets pro-inflammatoires des acides gras omégas 6, et sont protecteurs pour de nombreux systèmes. Malheureusement, les régimes alimentaires modernes sont souvent riches en omégas 6 et déficients en omégas 3 (Freeman et al., 2006).
Ces carences alimentaires sont-elles associées avec les maladies psychologiques ? Des preuves à la fois épidémiologiques et cliniques le suggèrent en effet Freeman et al., 2006 ; Noaghiul & Hibbeln, 2003). (…) surtout pour les désordres affectifs, schizophréniques où l’inflammation pourrait jouer un rôle important (Amminger et al., 2010) et la dépression (Stahl, Begg, Weisinger, & Sinclair, 2008). (…) Une dose optimale de 1,000mg d’EPA par jour est mentionnée dans une méta-analyse (Freeman et al., 2006 ; Kraguljac et al., 2009), ce qui représente plusieurs capsules d’huile de poisson par jour. (…)
Chez les enfants, les omégas 3 pourraient réduire l’agressivité et les symptômes du trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (ADHD ; Freeman et al., 2006 ; Song & Zhao, 2007). Une découverte particulièrement importante est que les huiles de poissons pourraient prévenir la progression du premier épisode de psychose chez les jeunes à haut risque. Une étude randomisée à double insu et contrôlée par placebo a été conduite sur 81 jeunes entre 13 et 25 ans ayant une prédisposition à une psychose. L’administration de 1,2 g par jour d’omégas 3 à partir d’huile de poisson pendant 12 semaines réduit les symptômes ainsi que le risque de la progression vers la pleine psychose. Ce risque était de 27,5 % dans le groupe contrôle mais est tombée à seulement 4,9 % chez les sujets traités. Particulièrement importante fut la découverte que les bénéfices persistaient pendant 9 mois de suivi après la cessation du traitement (Amminger et al., 2010). Une telle persistance n’a pas eut lieu avec une médication antipsychotique, qui comporte aussi significativement plus d’effets secondaires. (…)
La supplémentation avec des huiles de poissons à la dose prescrite comporte un minimum de risques et est habituellement limitée à des troubles gastro-intestinaux de faible intensité. Une exception est chez les patients sous traitement anticoagulants ou ayant des problèmes de saignements car les huiles de poissons peuvent ralentir la coagulation. Ce type de patient devra être conseillé par un médecin. (…)
Un autre supplément significatif est la vitamine D. La vitamine D est une hormone polyvalente avec de multiples fonctions neuronales incluant les effets neurotrophiques, antioxydants et anti-inflammatoires (Cherniack, Troen, Florez, Roos, & Levis, 2009). Les carences en vitamine D sont répandues à travers la population, surtout chez les personnes âgés, et représentent un coût médical important ; plusieurs études suggèrent un lien avec des déficiences cognitives, la dépression, les désordres bipolaires, et la schizophrénie. Les thérapeutes de santé mentale commencent à se joindre aux médecins dans la recommandation d’une supplémentation de routine (600 unités par jour) et, quand cela est indiqué, à demander des analyses pour connaître les niveaux en vitamine D dans le sang et modifier les dosages de supplémentation en conséquence (Cherniack et al., 2009).
Il y a d’autres bénéfices dans la supplémentation et le régime « pescovégétarien ». Tout d’abord, ils ont de multiples avantages généraux sur la santé et peu d’effets secondaires. En second lieu, ils pourraient améliorer certains désordres comorbides (présence d’un ou plusieurs troubles associés à un trouble ou une maladie primaire) tels que l’obésité, le diabète, et les complications cardiovasculaires, qui peuvent accompagner certains troubles mentaux et certains traitements. Un régime alimentaire bon pour le cerveau sera bon pour l’organisme tout entier. Ainsi, une évaluation et des recommandations sur le plan alimentaire sont des éléments appropriés et importants dans un système de soins de santé mentale.
La Nature
Imaginez une thérapie sans aucun effet secondaire, facilement disponible et qui pourrait améliorer votre fonctionnement cognitif à un coût nul. Une thérapie à été connu des philosophes, écrivains et laïc tous confondus : l’interaction avec la nature. Beaucoup suspectaient que la nature puisse favoriser l’amélioration du fonctionnement cognitif, et du bienêtre global, et ces effets ont récemment été documentés (Berman, Jonides, & Kaplan, 2008, p.1207). (…)
Depuis des milliers d’années, des sages ont recommandé la nature comme étant une source de guérison et de sagesse. Les shamans recherchent le milieu sauvage, les yogis pénètrent la forêt, les prêtres se retirent dans le désert, et les indiens d’Amérique vont en « quêtes de vision » dans la nature. Leur expérience est que la nature guérit et calme, enlève les futilités mentales et rappelle à chacun ce qui compte vraiment (Walsh, 1999). (…) Le poète William Wordswroth décrit l’absence d’une telle connexion « guérissante » : « Avoir et dépenser, nous perdons nos pouvoirs : peu de choses, voyons nous en la nature, qui soient notre ; Nous avons vendu nos coeurs … »
Cependant nous passons nos vies aujourd’hui dans des environnements de plus en plus artificiels, enfermés à l’intérieure de murs et divorcés de la nature. Dans ces installations contre nature, le bruit est souvent gênant, et l’éclairage artificiel, d’une intensité plus basse que 10% de la lumière d’une journée ensoleillée, et composée de spectres lumineux et de rythmes non naturels. Comme nous le démontre le domaine naissant de la psychologie environnementale, les coûts psychologiques de telles conditions peuvent être vastes. Ces coûts comprennent des perturbations de l’humeur, du sommeil, des rythmes diurnes. Les conséquences cognitives incluent des déficiences cognitives et de l’attention à court terme ainsi que la réduction des performances académiques à long terme chez les jeunes et de manière encore plus prononcée chez les personnes âgées (Anthes, 2009; Higgins, Hall, Wall, Woolner, & Mc-Caughey, 2005; Küller, Ballal, Laike, Mikellides, & Tonello, 2006). (…)
Les implications complètes des médias contemporains et de notre divorce d’avec la nature pourraient s’étendre de manière bien plus vaste et causer des dommages bien plus profondément que sur le plan du stress et des maladies individuelles. Il y a une véritable explosion de littérature sur leurs effets sociaux (e.g., Bracken & Skalski, 2010), et la réalité du multimédia d’aujourd’hui est si puissante et envahissante, que pour les philosophes tels que Jean Baudrillard, cela constitue une « hyper réalité » – un univers de vie simulé qui parait être plus vrai que la réalité elle-même. Les récits et images manufacturés par les médias sont si omniprésents, et nous sommes tellement coupés des évènements directs dont ils font le portrait, que nous nous trouvons à vivre largement, et à croire, et à répondre à un monde surréèl artificiel plutôt qu’au monde naturel lui-même (Tiffin & Terashima, 2001). (…)
Nous avons tout juste commencé la recherche sur les nombreuses implications de ces environnements artificiels, des nouveaux médias, de l’hyper-réalité, et de notre divorce avec la nature. Cependant, les problèmes qu’ils peuvent poser peuvent être vu de multiples façons. Biologiquement, nous pourrions être adaptés à des systèmes de mode de vie naturels et nous pourrions les rechercher. (…) plusieurs domaines d’études nous parlent d’un lien intime et indissociable entre la santé mentale et l’environnement naturel (Esbjorn-Hargens & Zimmerman, 2009). En des termes existentiels, la préoccupation est que « l’homme moderne – « en se coupant de la nature, s’est coupé des racines de sa propre espèce » (Barett, 1962, p. 126), ainsi produisant une condition existentielle et clinique génétiquement décrite comme « le trouble de déficit de nature » (Louv, 2005).
Les cliniciens ont de multiples préoccupations. Les perspectives de développement suggèrent que les enfants évoluant dans des environnements très différents des conditions naturelles dans lesquelles nous avons évolués et auxquelles nous nous sommes adaptés, pourraient souffrir de désordres de développement, le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) étant l’un des exemple possible (Bjorklund & Pellegrini, 2002). De même, la recherche interculturelle suggère que chez les adultes, des environnements et modes de vie artificiels pourraient nuire à la santé mentale, au bienêtre et aussi favoriser ou exacerber les psychopathologies telles que la dépression (Buss, 2000).
Les bénéfices thérapeutiques de la nature
Heureusement, des conditions naturelles peuvent améliorer à la fois la santé physique et mentale. Dans les populations sans maladies particulières, ces améliorations comprennent un bienêtre accru cognitif, de l’attention, spirituel et subjectif (Ho, Payne, Orsega-Smith, & Golby, 2003 ; Pryor, Townsend, Maller, & Field, 2006). Des bénéfices se produisent également dans les populations spécifiques telles que les employés de bureaux, les immigrants, les patients d’hôpital, et les prisonniers (Maller, Townsend, Pryor, Brown, & St Leger, 2006).
La nature offre également le cadeau du silence. Les villes modernes abondent en sons stridents et pollutions sonores. Henry Thoreau écrivait du silence qu’il représentait comme « un refuge universel … un baume à notre chagrin quotidien » … Malheureusement, le bruit urbain peut avoir un prix significatif sur le plan cognitif, émotionnel, et psychosomatique. Ceux-ci vont par exemple, d’une simple perturbation à des difficultés dans l’attention, des perturbations du sommeil, à des maladies cardiovasculaires chez les adultes et des troubles de l’acquisition du langage chez les enfants (Clark & Stansfeld, 2007). En revanche, un environnement naturel offre du silence aussi bien que des sons et stimulis naturels que la recherche sur la restauration de l’attention suggère comme étant réparateurs (Berman et al., 2008). (…)
Même si de plus amples recherches sont nécessaires, l’immersion dans la nature apparaît bien réduire les symptômes du stress, de la dépression, du TDAH (trouble déficitaire de l’attention, hyperactivité) et de favoriser des avantages de la communauté (Taylor & Kuo, 2009 ; Taylor, Kuo & Sullivan, 2001). Des chambres d’hôpitaux qui offrent des vues d’environnements naturels, les patients font l’expérience de moins de douleur et de stress, ont une meilleure humeur et de meilleurs résultats post chirurgicaux, et sont capables de quitter l’hôpital plus tôt (Delvin & Arneill, 2003 ; Ulrich, 2006). En conséquence, la nature pourrait être « une de nos ressources de santé les plus vitale » (Maller et al., 2006 p. 52). Etant donné le rush global d’urbanisation et de technologie, le besoin des professionnels de santé mental de plaider pour le temps dans la nature, et la préservation d’environnement naturels est susceptible de devenir de plus en plus important.
Les Relations
L’idée que de bonnes relations sont centrales au bienêtre physique aussi bien que mental est un thème ancien, maintenant soutenu par une recherche considérable. Des relations riches réduisent les risques de santé du simple rhume, à l’AVC, de la mortalité, et de multiples psychopathologies. Du côté positif, de bonnes relations sont associées avec une augmentation du bonheur, de la qualité de vie, de la résilience, de la capacité cognitive et peut être même de la sagesse (J. H. Fowler & Christakis, 2008 ; Jetten, Haslam, Haslam & Branscombe, 2009). Des analyses de différents domaines de vie indiquent que la qualité de vie est « dominée par l’intimité » et que les personnes avec des pathologies manifestes ont une qualité de vie moins bonne « plus particulièrement dans le domaine intime » (Cummins, 2005, p. 559).
Ces observations cliniques peuvent maintenant être enracinées dans le champ émergeant des neurosciences sociales, qui suggèrent que nous sommes des créatures interdépendantes, câblées pour l’empathie et les relations, et ceci, à travers par exemple, le système de neurones miroirs (Cattaneo & Rizzolatti, 2009).Les rapports interpersonnels sont si puissants que les couples peuvent s’influencer mutuellement à la fois psychologiquement et physiquement (…) ( Rusbult, Finkel & Kumashiro, 2009).
Non étonnamment, de bonnes relations sont cruciales à une psychothérapie. De multiples méta analyses montrent qu’elles sont responsables pour approximativement un tiers des variances des résultats, de manière significativement plus importante que ne l’est le type spécifique de thérapie (Duncan et al., 2009). Et « la relation thérapeutique est la pierre angulaire » d’une thérapie efficace (Norcross, 2009, p.114). Comme le disait Irvin Yalom (2002, p. 34) la « tâche primordiale est de construire ensemble une relation qui en elle même, deviendra l’agent de changement ». Idéalement, les relations thérapeutiques servent alors de pont qui permette aux patients d’ améliorer les relations de vie avec la famille, les amis, et la communauté.
Le besoin peut être plus important encore du fait de l’augmentation de l’isolation social, ceci ayant un coût significatif que ce soi au niveau individuel ou à un niveau social. (…)
En bref, les relations sont d’une importance primordiale pour le bienêtre individuel et collectif, pourtant le nombre et la qualité d’intimité semblent décliner. (…)
Les clients qui consultent par rapport à leurs relations sont un point d’attention majeur pour des psychothérapies interpersonelles et psychodynamiques (Sheldler, 2010). Pourtant ils reçoivent souvent une attention insuffisante en clinique, comparé au sujet intrapersonnel et facteur pharmacologique (Pilgrim, Rogers & Bentall, 2009 ; Shedler, 2010). Mettre l’attention sur améliorer le nombre et la qualité des soins aux personnes concernés par ces problèmes interpersonnels mérite clairement une place centrale dans les soins de santé mentale.
Activités récréatives et prendre du bon temps
A travers l’expérience d’émotions positives, les personnes se transforment, devenant des individus plus créatifs, avertis, résilients, et socialement intégrés (Fredrickson, 2002, p. 123)
S’investir dans des activités appréciables est central à des modes de vie sains, et le mot récréation (« ré-création ») résume quelques uns des nombreux bénéfices (Fredrickson, 2002). En des termes de comportements, beaucoup de personnes en détresse psychologique souffrent de « taux de renforcement » bas, et les activités récréatives augmente le renforcement personnel. Les activités récréatives pourraient se chevaucher, et de ce fait, conférer aux bénéfices d’autres TLC tels que l’exercice, le temps dans la nature, et l’interaction social. La récréation peut comprendre le jeu, et l’enjouement, qui apparaissent réduire l’attitude défensive, améliorant le bienêtre, et favoriser les compétences et la maturation social chez les enfants (La& ster & Russell, 2008) et sans doute aussi chez les adultes (G. Gordon & Esbjorn-Hargens, 2007). La récréation peut aussi impliquer l’humour, qui semble atténuer le stress, améliorer l’humeur, soutenir la fonction immunitaire et la guérison, et sert comme un mécanisme de défense mûre (Lefcourt, 2002).
D’autres activités récréationnelles incluent l’art et d’autres plaisirs esthétiques, qui ont longtemps été employés pour la guérison personnelle. Par exemple, le grand philosophe du 19ième siècle John Stuart Mill – un des prodige d’intelligence hors du commun de l’histoire – passa son enfance se gavant lui-même de faits. Cependant, quand à l’âge de 20 ans il tomba dans une dépression sévère, il se tourna vers les arts – la musique, la peinture, et spécialement la poésie – pour une thérapie personnelle (ou auto-thérapie), et ceux-ci, nous signala son biographe : « fut ce qui le sauva » (Gopnik, 2008).
Beaucoup d’études suggèrent que les activités récréatives agréables et les émotions positives qui en découlent, favorisent de multiples bénéfices psychologiques et physiques G. Gordon & Esbjorn-Hargens, 2007 ; Ho et al., 2003 ; Lester&Russell, 2008). Cependant, quelques études sur l’effet des activités récréatives incluent et se confondent dans d’autres modes de vie sains tels que l’exercice, la relaxation, et du temps dans la nature, et il y a peu de lignes directrices cliniques. Les professionnels de santé mentale devront par conséquent employer leurs compétences cliniques pour évaluer et soutenir l’intérêt des patients individuels. « Ce qui importe dans cette information est que nous devons travailler à cultiver des émotions positives en nous et en ceux autour de nous comme une fin en soi, mais aussi comme un moyen de réaliser le développement et l’amélioration de la santé psychologique et physique sur le long terme » (Fredrickson, 2002, p. 102).
Relaxation et gestion de stress
Les facteurs de stress chroniques peuvent représenter de lourdes conséquences à travers de multiples systèmes métaboliques et organes. Ce prix s’étend du psychologique au physiologique au chimique (le stress oxydatif) à l’expression génomique (d’où le nouveau domaine de la génomique psychosociale ; Dusek et al., 2008). Même si le stress est universel, peu de gens sont formés à savoir le gérer. En plus de cela, les êtres humains font face à un nouvel éventail de « stressors » pour lesquels il n’y a pas de précédents dans l’évolution ou dans l’histoire. Par conséquent, beaucoup de personnes y répondent de manière maladroite ou même auto destructive, aidées et encouragées par des influences non saines et omniprésentes telles que la publicité, les modèles proposés par les média, et les nouvelles drogues psychoactives (Buss, 2000). Pourtant beaucoup de stratégies habiles pour la gestion du stress sont maintenant disponibles, allant des changements de styles de vie, à la psychothérapie, aux compétences d’autogestion. Les TLCs bénéfiques pour contrer le stress incluent presque tous ceux abordés ci -dessus dans cet article – spécialement l’exercice, l’activité récréative, les relations, et l’investissement spirituel – et des compétences d’auto gestion peuvent être à la fois un complément et favoriser ces TLCs.
Les compétences d’auto gestion
Les compétences spécifiques de gestion de stress incluent des approches somatiques, psychologiques et contemplatives. Les compétences somatiques embrassent à la fois les techniques orientales et contemporaines occidentales. Les pratiques de tai chi et qui gong du mouvement de pleine conscience chinois sont de plus en plus appréciées en occident , et des études scientifiques suggèrent qu’elles sont associées à la fois à des bénéfices physiques et psychologiques (Kuramoto, 2006). Une revue de 15 essais contrôlés randomisés sur les effets du tai chi sur le bien être psychologique a trouvé des bénéfices significatifs pour le traitement de l’anxiété et de la dépression (…) (Wang et al., 2009). (…)
Les compétences (ou aptitudes, habiletés) à l’autogestion en occident incluent les approches mentales telles que l’autohypnose et la visualisation guidée (Trakhtenberg, 2008) ainsi que les approches somatiques, surtout les thérapies de relaxation musculaire qui se concentre sur la contraction et la relaxation systématique des groupes musculaires majeurs. En faisant cela, les patients apprennent à identifier et à relâcher les tensions musculaire, et en fin de compte, à auto réguler à la fois, les tensions musculaires et psychologiques. Les compétences de relaxation musculaire sont largement employées contre les désordres du à l’anxiété, comprenant les désordres de panique et d’anxiété généralisée, et des méta-analyses révèlent des effets de moyenne à large ampleur (Manzoni, Pagnini, Castelnuovo, & Molinari, 2008).
Les habiletés contemplatives telles que la méditation et le yoga sont pratiquées par des millions d’américains et par des centaines de millions à travers le monde (Walsh, 2011). En concomitance, une explosion de recherche sur la méditation a démontré une gamme plus large d’effets – psychologiques, biochimiques et chromosomiques – auxquels ne sont associées aucune autre psychothérapie (Walsh, 2011 ; Walsh & Shapiro, 2006).
Une recherche considérable suggère que la méditation peut améliorer une large gamme de désordres (spécialement reliés au stress) psychologiques et psychosomatiques chez les adultes et les enfants (Arias, Steinberg, Banga, & Trestman, 2006 ; Black, Milam, & Sussman, 2009 ; Chiesa ; Duesk et al ., 2008). De multiples études incluant des méta-analyses, montrent que la méditation peut réduire les mesures de stress chez les populations cliniques et non clinique (Chiesa & Serretti, 2009 ; Hofmann, Sawyer, Witt, & Oh, 2010). Les désordres psychosomatiques qui y répondent incluent par exemple l’hypertension cardiovasculaire et hypercholestérolémiante, les désordres hormonaux tels que la dysménorrhée primaire et le diabète de type 2, l’asthme et la douleur chronique (Anderson, Liu, & Kryscio, 2008 ; Shapiro & Carlson, 2009). Les difficultés psychologiques qui y répondent comprennent entre autres, l’insomnie, l’anxiété, la dépression, les désordres alimentaires et troubles de la personnalité borderline (Didonna, 2009 ; Shapiro & Carlson, 2009). La méditation peut aussi être bénéfique lorsqu’elle est combinée à d’autres thérapies. (…)
Il est maintenant clair que la méditation seule ou combinée à d’autres thérapies peut être bénéfique pour les populations clinique et non clinique. (…)
En plus de ses bénéfices pour la relaxation et la gestion de stress, la méditation pourrait aussi améliorer des capacités psychologiques, de santé et la maturité chez les personnes qui consultent et toutes autres personnes (Walsh & Shapiro, 2006). Particulièrement important pour les professionnels de santé, est la découverte que la méditation peut améliorer des qualités de valeur chez les soignants telles que l’empathie, la sensibilité, et la maturité psychologique tout en réduisant les pertes cognitives liées à l’âge et l’atrophie des zones du cerveau y correspondant (Pagnoni &Cekic, 2007 ; Xiong & Doraiswamy, 2009). L’universalité du stress, ainsi que les multiples bénéfices des changements de styles de vie et compétences d’autorégulation méritent d’être des composants centraux de la formation des professionnels de santé, de la pratique personnelle et professionnelle, et à la sensibilisation du grand public.
L’investissement ou une implication spirituelle
(…) A peu près 90 % de la population mondiale prend part à des pratiques religieuses ou spirituelles ; ces pratiques sont des moyens majeurs d’adaptation au stress et à la maladie ; et la plus part des patients disent qu’il serait bienvenue que leur thérapeute de santé s’informent également des sujets spirituels (Koenig, 2002). Pourtant, peu de professionnels de santé le font. Ce manque d’attention pourrait être malheureux, étant donné la prévalence et l’importance des pratiques (…) spirituelles, leurs nombreuses influences sur les styles de vie et la santé, leur impact sur les relations thérapeutiques et leur efficacité, et les sujets existentiels profonds qu’ils ouvrent (J.W. Fwler, 1995 ; Koenig, 2009).
Une recherche considérable suggère une relation complexe mais néanmoins bénéfique entre l’implication spirituelle et la santé mentale. La plus grande révision d’étude jusqu’à aujourd’hui a trouvé des associations positives statistiquement significatives dans 476 études quantitatives sur 724 (Koenig, McCullough, & Larson, 2001). En général, l’investissement spirituel est susceptible d’être le plus bénéfique lorsqu’il est centré sur les thèmes tels que l’amour et le pardon et est susceptible d’être moins utile et même nocif à la santé mentale lorsque les thèmes qui prédominent sont la punition et la culpabilité.
Les avantages couvrent un éventail de mesures de santé. Les bénéfices sur la santé mentale incluent l’amélioration du bien être psychologique, relationnel et marital aussi bien qu’il réduit le taux de troubles tels que l’anxiété, la dépression, problèmes de drogue, et suicide. Pour la santé physique, l’engagement spirituel semble bénéfique à la fois pour les désordres spécifiques tel que l’hypertension ainsi que pour le taux de mortalité non spécifique (Koenig et al., 2001). De manière frappante, ceux qui assiste à des services religieux au moins de manière hebdomadaire ont tendance à vivre approximativement sept ans plus longtemps que ceux qui ne le font pas, même lorsque des facteurs comme la santé de base et les comportements de santé sont statistiquement contrôlés (Koenig et al., 2001). D’importants facteurs médiateurs et contributifs incluent aussi bien le service aux autres et surtout le soutient social. Les pratiques contemplatives telles que la méditation offrent de plus amples bénéfices psychologiques, somatiques et spirituels (Didonna, 2009 ; Shapiro & Carlson, 2009 ; Walsh & Shapiro, 2006). (…)
La Contribution, et le Service aux Autres
Depuis les temps anciens, la contribution et le service aux autres ont été considérés comme des vertus qui peuvent bénéficier autant celui qui donne que celui qui reçoit (Walsh, 1999). Toutes les traditions spirituelles majeures dans le monde soulignent que, quand appréhendé de manière correcte, le service n’est pas nécessairement un sacrifice mais peut au contraire favoriser des qualités qui aide le donneur – telles que le bonheur, la santé mentale, et la maturité spirituelle. L’altruisme est connu pour réduire des qualités mentales non saines telles que la cupidité, la jalousie et l’égocentrisme, et améliorer d’un autre côté, les qualités saines telles que l’amour, la joie et la générosité (Hopkins, 2001 ; Walsh, 1999). Les avantages du service sont dits s’étendre aussi à la guérison, de telle sorte que se guérir soi-même et guérir les autres soient intimement liés. (…)
Aujourd’hui, la théorie et la recherche pointent toutes deux vers la corrélation entre l’altruisme et des mesures de santé psychologique et physique. De multiples études, y compris celles qui contrôlent des facteurs de santé antérieure, suggèrent que les personnes qui font plus de bénévolat sont psychologiquement plus heureux et en meilleure santé physique et pourraient même vivre plus longtemps (Borgonovi, 2009 ; Grimm, Spring, & Dietz, 2007 ; Post, 2007). (…)
Ces bénéfices de l’altruisme tiennent une implication majeure pour notre compréhension de la santé, le mode de vie, et la thérapie. Sur la base des résultats de leur recherche, Brown, Nesse, Vinokur, et Smith (2003) ont écrit un article intitulé « Providing social support may be more beneficial than receiving it », « Offrir du soutient social pourrait être plus bénéfique que de le recevoir » et concluent que les interventions « faites pour aider les gens à se sentir soutenus pourraient avoir besoin d’être repensées afin que l’accent soit mit sur ce que les gens font pour aider les autres ». La contribution et le service aux autres ont longtemps été considéré comme des éléments centraux d’une vie bien vécue. Aujourd’hui, ils peuvent aussi être considérés comme des éléments centraux d’une vie saine et en bonne santé.
Les interactions entre les facteurs de mode de vie thérapeutiques
Heureusement, les TLCs (changements thérapeutiques de mode de vie) individuels apparaissent contrer beaucoup de complications médicales et psychologiques de modes de vie pathogènes contemporains. Ceci soulève une possibilité pleine d’espoir : Se pourrait-il que la multiplicité des TLCs (changements thérapeutiques de mode de vie) fasse qu’ils soient encore plus efficaces ? Il y a des preuves soutenant cette possibilité à la fois dans des études sur les animaux et en médecine clinique. Par exemple, l’activité physique accroit la neurogenèse dans l’hippocampe du rat. Cependant, l’effet est maximal seulement quand les animaux sont exposés à un environnement social riche plutôt que de vivre isolés (Stranahan, Khalil, & Gould, 2006). De façon similaire, dans son programme pour corriger l’artériosclérose coronaire, Dean Ornish a employé 4 TLCs – l’exercice, un régime végétarien, une gestion de stress et de relaxation, et un soutient social. Chacun se sont avérés bénéfiques, et les effets combinés (synergiques) étaient d’autant plus efficaces (Pischke et al., 2008). (…)
Il peut y avoir des difficultés à implanter des changements thérapeutiques de modes de vie. (…) des formes subtiles de déformations professionnelles peuvent être répandues et difficiles à reconnaître. Un exemple pourrait être l’orientation pharmacologique des systèmes de santé mentaux actuels – au détriment d’interventions de changements psychothérapeutiques et sociaux de modes de vie. Ce biais pharmacologique est fortement encouragé par l’industrie pharmacologique, et Marcia Angell, l’ancien éditeur de New England Journal Of Medecine, conclu que « un résultat de cette orientation intensive est que … même quand des changements thérapeutiques de changements de vie seraient plus efficaces, les docteurs et leurs patients croient souvent que pour toute affection ou mécontentement, il y a un médicament » (Angell, 2009, p.12). (…)
Y a t-il des facteurs de changements thérapeutiques de modes de vie additionnels ? Certainement, et les exemples vont d’une hygiène de sommeil, à l’éthique, l’engagement communautaire, et à la modération du temps de télévision, dont tous, ont montré des bénéfices au niveau de la santé mentale (Ito et al., 2008 ; Preiss et al., 2006 ; Putnam, 2000 ; Walsh, 1999).
L’adoption de changements thérapeutiques de modes de vie (TLCs) à grande échelle nécessitera probablement des interventions à grande échelle qui englobent les systèmes d’éducations, de santé mentale, et de santé publique. Des interventions politiques pourront aussi être nécessaires, par exemple, pour réduire l’exposition des enfants au medias violents et à la publicité de nourriture malsaine pour la santé. Bien sûr, ce sont des exigences majeures. Cependant, compte tenu du coût énorme au niveau mental, physique, social, et économique du style de vie contemporain, de telles exigences pourraient être essentielles. Au 21ième siècle, Il pourrait être nécessaire que les modes de vie thérapeutiques soient au centre des préoccupations de santé mentale, médicale, et de santé publique.